En l’espace de trois semaines, le quartier des Portes-Rouges, à Neuchâtel, aura été le théâtre de deux importants déploiements des forces de l’ordre. Cette fois-ci, de vrais malfrats ont sévi, s’en prenant au bancomat de la Migros dans la nuit du jeudi 2 au vendredi 3 novembre.

«Quand je suis venu vivre ici il y a six mois, je ne pensais pas que ce serait si animé», nous glisse un riverain. Le samedi 14 octobre, une opération policière était déclenchée par la présence d’une arme, factice, lors du tournage d’un film.

«Un grand boum»

Mais ce vendredi avant l’aurore, il ne s’agissait pas d’une fausse alerte. Notre interlocuteur habite à la rue de l’Orée, qui surplombe l’avenue des Portes-Rouges. Il a été réveillé par «un grand boum. C’était assez impressionnant. Comme je n’ai rien vu, je suis retourné me coucher.»

«J’ai découvert un gros dispositif policier quand je suis parti à 6h prendre mon train. Tout était bouclé.»

Bancomat attaqué à l’explosif à Neuchâtel. Des inconnus s’en sont pris au distributeur de billets de la Migros des Portes-Rouges, à Neuchâtel, dans la nuit de jeudi à vendredi. Une personne a été légèrement blessée.

Neuchâtel, 03.11.2023
Photo David Marchon © David Marchon

Le poste de commandement mobile de la police neuchâteloise. Photo: David Marchon

Ce n’est que vers 9h que l’accès au centre commercial était à nouveau possible. Les employés avec qui nous avons parlé en milieu de matinée ne savaient presque rien.

Le bar à café devait rester fermé. «On m’a dit qu’il y en aurait pour plusieurs heures pour relever les traces», expliquait Firat Ozveren, propriétaire et gérant du News Café.

Un passant blessé

Remontons le fil du temps. La déflagration s’est produite vers 3h du matin. Plusieurs personnes ont appelé le 117, dont un jeune homme qui marchait à proximité. Il a été légèrement blessé par la déflagration, qui a altéré son audition.

Une première patrouille de police est arrivée sur place en moins de trois minutes. Les malfrats avaient déjà disparu, sans avoir pu emporter de butin.

Pas de butin

«Malgré l’ampleur des dégâts, le système qui protégeait l’argent a résisté», a précisé Georges-André Lozouet, porte-parole de la police neuchâteloise.

Les malfrats auraient de toute façon sans doute été déçus. «Comme beaucoup de bancomats dans notre canton, celui des Portes-Rouges était équipé d’un système de marquage à l’encre, rendant inutilisable le butin en cas d’effraction.»

D’importantes opérations de recherches ont été déployées. Une voiture ayant probablement été utilisée par les auteurs a été retrouvée à l’est du Val-de-Ruz.

A priori volé, le véhicule en question est une Honda HRV grise, ancien modèle. La police a diffusé l’image de la voiture dans le cadre d’un appel à témoins.

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La voiture qui aurait été utilisée par les malfrats. Photo: Police neuchâteloise

«Ce qui nous intéresse notamment, c’est le témoignage de personnes qui auraient aperçu les auteurs en repérage», relevait Georges-André Lozouet. Le porte-parole de la police précisait qu’il s’agit de la première attaque à l’explosif d’un bancomat dans le canton.

Très vite après l’attaque, les polices bernoise, fribourgeoise et vaudoise ainsi que les gardes-frontières ont été alertés. Un long travail d’investigation débute désormais. Comme des explosifs ont été utilisés, l’enquête sera supervisée par la Confédération.

Experts zurichois et vaudois

Vendredi en début de journée, un relevé des traces d’explosifs était effectué par des spécialistes de l’Institut forensique de Zurich. Avant leur entrée en scène, deux démineurs de la police vaudoise se sont assurés qu’il n’y avait plus de danger.

En début d’après-midi, l’opération policière était levée aux Portes-Rouges. L’entrée principale du centre commercial et le café restaient fermés jusqu’à nouvel avis. Les clients y accédaient par le parking.

Le Noirmont: un bancomat attaqué à l'explosif

Dans la nuit du jeudi 2 au vendredi 3 mai, trois individus se sont attaqués à l'aide d'explosifs au distributeur à billets de la Banque cantonale du Jura au Noirmont.